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De Roussy à Girodet,
quelques réponses et encore beaucoup de questions

par Reine DESHAIES et Frédéric PIGE
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Girodet, "Portrait de jeune homme au col ouvert" (musée de Montargis)

Cet article est extrait du Bulletin de la Société d'Emulation N°115, 2001


Dans le bulletin n°111 de la Société d’Emulation, M. Voignier, à travers son article intitulé " Le Roussy de Girodet ", mettait en lumière la particule perdue de notre gloire locale. Aussi, c’est très modestement que nous apportons quelques éclaircissements... et relevons d’autres zones d’ombre.

Commençons par situer Roussy ou plutôt devrions nous dire " le climat de la Garenne de Roussy ". Il est dit dans l’acte de vente de 1758 du domaine du Verger à Chuelles par Marie Madeleine Gatien de Courtilz à Antoine Girodet que la Garenne de Roussy se trouve paroisse de Triguères. Or, en consultant l’état des biens de Girodet à Triguères à partir de l’état de section de 1791 et du registre des biens immobiliers pour la fixation de la contribution foncière, il s’avère qu’aucun de ses biens ne correspond à une garenne de 7 à 8 arpents. En fait, il y a un piège : soit la localisation de Roussy était approximative, soit les frontières communales n’ont pas reprises celles des paroisses ; mais aujourd’hui Roussy se trouve sur Courtenay, au croisement avec les communes de Chuelles et de Triguères, près des lieux-dits des Coudrettes et des Allouets. Sur le cadastre de Courtenay de 1837, le lieu de Roussy est situé section F. La parcelle qui a appartenu à Girodet semble être la numéro 337. Le nom de Roussy n’a pas complètement disparu puisque aujourd’hui les lieux sont encore appelés par les services cadastraux la Garenne des Roussis.

Concernant l’historique des anciens propriétaires de la Garenne de Roussy, l’exercice est beaucoup plus difficile. Les premières mentions du lieu de Roussy nous sont parvenues par l’intermédiaire de la famille Tournemire au XVè siècle. Il s’agit d’une famille qui possédait plusieurs seigneuries dans la région de Château-Renard. Une branche s’est faite appelée Tournemire de Roussy.

Un partage de 1659 nous apprend que cette famille possédait les fiefs d’Emainvilliers à Courtenay et de la Pinardière à Château-Renard. Cependant, il n’est pas fait mention de la garenne de Roussy en tant que terre. Ce sont les enfants de Jacques de L’Estangneuf, seigneur de la Motte, et de Jeanne de Tournemire qui héritent d’Emainvilliers.

En 1699, Gatien de Courtilz, seigneur du Verger achète aux héritiers de Nicolas de Dauve ou (Daulve), avocat en la cour et lieutenant au bailliage et comté de Courtenay, le fief d’Emainvilliers consistant en bâtiments, maison, grange, étable, garenne, ... .Peut-on voir ici la Garenne de Roussy ?

Par un acte sous seing privé de 1736 déposé en 1759 par Antoine Girodet, nous apprenons que le fils de Courtilz a vendu à un certain Dubois la totalité du fief de Mainvilliers moins 7 à 8 arpents de bois.

Dans l’acte de vente du domaine du Verger par Marie Madeleine Gatien de Courtilz à Antoine Girodet, il est fait pour la première fois mention en toutes lettres de la Garenne de Roussy consistant en 7 à 8 arpents de bois. Ainsi il est probable que la Garenne de Roussy dépende de la seigneurie de Mainvilliers.

Un acte de 1829 nous apprend que Mainvilliers est situé entre le lieu des Pages et celui des Gros Aulnes, et qu’il est également appelé le Gland des Pages. Ce lieu se trouve à proximité de Roussy.

Girodet a possédé toute sa vie durant le lieu de Roussy. Puis son héritière, Rosine Girodet, mariée à Becquerel des Préaux, l’a vendu entre 1828 et 1837 à François Faffe dit Faffe Cadet, propriétaire aux Comtes à Chuelles. La fourchette des années a été obtenue à partir de la description des tenants et aboutissants de parcelles voisines vendues et par l’état de section de Courtenay. Nous n’avons pas retrouvé l’acte de vente de cette parcelle.


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