AGONIE DE L'ESCALIER DU FOUR-DIEU

Patrimoine en péril

dessin G. Thouvenot
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1960 1970 2004  

Extrait du bulletin de la SEM n°123 (août 2003)
L’escalier situé au n°12 de la rue du Four Dieuà Montargis n’en finit pas de mourir. Datant du XVIIe ou XVIIIe siècle, ses balustres tournés et sa cage à pans de bois en font un remarquable élément du patrimoine montargois. Abandonné de tous projets, il semble n’attendre que le jour où il s’écroulera. Pourtant cet escalier est inscrit aux Monuments Historiques par arrêté du 9 décembre 1993. Il y a un an, un article de la République du Centre (20 juin 2002) tirait la sonnette d’alarme. Hélas, la situation est restée inchangée. Les solutions pour le sauver, s’il n’est pas déjà trop tard (cette situation dure depuis plus de 10 ans), sont peu nombreuses : le démonter, le restaurer et le remonter sur un autre site de la commune ou le céder pour 1 Euro symbolique à qui voudra…
F.P.

Extrait du bulletin de la SEM n°124 (novembre 2003)

Il semble que le cri d’alarme lancé dans notre dernier bulletin ait été entendu. Il a, en tout cas, fait l’objet d’une réponse dans l’Eclaireur du Gâtinais du 28 août 2003 sous le titre « L’escalier du Four-Dieu n’est pas oublié ». En résumé, M. Digeon, adjoint au maire chargé de l’urbanisme, pense que le reclassement de la zone du centre ville en ZPPAUP (Zone de protection du patrimoine architectural urbain et paysager) facilitera l’intégration du monument dans un projet de construction d’appartements, « l’escalier devant rester visible des passants ».  Nous sommes tout prêts à partager l’optimisme de M. l’adjoint, mais nous resterons vigilants : le reclassement en ZPPAUP est une procédure certes intéressante, puisqu’elle intègre enfin l’aspect qualitatif dans un plan d’occupation des sols, mais l’outil présente aussi des limites :

« Sur le fond, la ZPPAUP permet de définir l’état idéal du patrimoine mais ne peut obliger à restaurer et encore moins à entretenir, sauf dans le cas de travaux engagés par le propriétaire lui-même. Sur la forme, la ZPPAUP constitue une servitude qui en écarte une autre. Seuls l’État et la commune sont partenaires dans l’élaboration et le contrôle de la ZPPAUP. L’association au débat des propriétaires privés, dès le début de la réflexion, n’est pas requise dans les textes, or l’on sait l’importance que peut avoir la reconnaissance de la qualité d’acteur dans la préservation d’un patrimoine constitué de propriétés privées mais composant un paysage commun. En outre la procédure de création d’une ZPPAUP est financièrement lourde pour une commune et longue à mettre en place. Elle nécessite donc une très forte et durable volonté locale pour avoir des chances de voir le jour.» (Martin Baumgartner, La protection des jardins remarquables - La problématique des abords,  Mémoire de 3e cycle, 2003, Université Jean Monnet, Paris)
La volonté locale de la municipalité sera-t-elle plus forte et plus rapide que les insectes et les moisissures qui menacent de ruine l’escalier du Four-Dieu ? Nous voulons croire que les élus ont mesuré l’urgence de la situation. Un premier effet de l’annonce de M. Digeon est bien visible : la palissade qui entoure le terrain où se trouve l’escalier a été consolidée…
G. B.

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