MORT D'UN CHÄTEAU
Patrimoine en péril
hier...	les châteaux meurent aussi... images du château de Saint-Père à Adon 26 septembre 2002 un reportage de Charles Diemer			...aujourd'hui
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Lorsqu’en 1978, deux universitaires québécois, Pierre et Lise Trépanier, visitent le Gâtinais pour réunir une documentation sur l’historien Rameau de Saint-Père, ils constatent :
    « Comme nous devions consulter les archives communales d’Adon, dont Rameau a été maire presque sans discontinuer de 1865 à 1899, nous en avons profité pour visiter le château de Saint-Père et nous avons pu constater de visu l’état de délabrement lamentable dans lequel le laisse son propriétaire, M. Boussac . (…) Aujourd’hui la végétation envahit le château ; le vent s’engouffre par les carreaux crevés de la tour. L’utopie, un moment campée sur les marais de Grand-Pré ou les falaises de Québec, a depuis longtemps repris sa route au pays de nulle part. »
    Aujourd’hui, ce domaine est la propriété de la famille Schlumberger. Les photos ci-dessus ont été prises le 26 septembre 2002. On constate que le délabrement, commencé sous Boussac, s’achève en ruine, et qu’il faut presque s’étonner de la résistance du château à l’affront du temps – et à l’abandon des hommes. Cette évolution jette une lumière cruelle sur l’utopie de Rameau, qui admirait la seigneurie féodale, y voyant « un mode de tenure quasi idéal, favorisant une juste répartition de la propriété parmi le plus grand nombre. » N’est-ce pas, en effet, la féodalité moderne qui abandonne ainsi le patrimoine au profit de l’immense zone de chasse privée qui entoure le château et la chapelle de Sainte Berthe ? Le patrimoine, il est vrai, n’est pas rentable.

Voir aussi le reportage-photos sur la chapelle de sainte-Berthe.

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