Dans la bibliothèque de Montargis se trouvent, en assez grand nombre, des documents manuscrits et imprimés ayant trait à la défense de cette ville, vainement assiégée par les Anglais au mois de septembre 1427. (1)

Toutefois, en présence des victoires extraordinaires de Jeanne d'Arc, les péripéties du siège de Montargis, la vaillance de ses habitants, leur victoire, furent vite oubliées pour ne demeurer qu'un souvenir tout local ; c'est pourquoi j'ai voulu raconter ici, en quelques lignes, ce que fut cette lutte si honorable pour les nôtres  : aussi bien, moins de deux ans après, ces mêmes Anglais, commandés par les mêmes capitaines, se retrouvaient, non loin de là, à Orléans, en face de la Hire et de Saintrailles, par lesquels ils avaient été honteusement repoussés. (2)

Bedford, le régent du royaume de France pour le roi d'Angleterre, désireux d'occuper tout le littoral de la Loire, pensa que Montargis, encore au pouvoir du « roi de Bourges, » pourrait servir aux Anglais de grand quartier général et résolut de s'en emparer. Dans ce but, il réunit une petite armée, forte d'environ six mille hommes, qui, sous le commandement de trois chefs éprouvés. Warwick, Suffolk et Jean de la Pole, son frère, vinrent, dans les premiers jours de juillet de l'année 1427, investir la ville. Les Montargois, que les succès répétés des Anglais n'avaient pas découragés, et qui, malgré l'inertie du roi, lui conservaient leur foi - ils se rappelaient la visite qu'il leur avait faite en 1418 - travaillèrent avec ardeur à remettre en état de défense leurs murailles ; la milice bourgeoise fut organisée et armée, les remparts furent munis de bombardes et de pierriers.

Pour investir Montargis aussi étroitement que possible, les assiégeants, de leur côté, divisèrent leurs forces en trois tronçons : Warwick établit son quartier général au couvent des dames dominicaines, qui s'étaient retirées à son approche ; Suffolk campa à peu prés sur l'emplacement de l'hôtel de ville actuel ; et La Pole, au sud-ouest du château, non loin de l'endroit où une croix a été érigée en l'honneur du brave Gaillardin, dont je parlerai tout à l'heure.

Sans se laisser effrayer par le nombre des ennemis, par leur formidable artillerie, et par les ouvrages armés élevés de tous côtés, les Montargois, je viens de le dire, entraînés par leur gouverneur, un capitaine gascon doué d'un grand courage et d'une activité infatiga­ble, du nom de Bouzon de la Faille, jurèrent de périr jusqu'au dernier plutôt que de se rendre.

Cependant, le siège durait depuis deux longs mois, et les assiégeants, facilement ravitaillés et pourvus de tout, avaient si bien isolé la ville et le château, dont le complet investissement présentait cependant beaucoup de difficultés, protégés qu'ils étaient par les divers bras de la rivière du Loing, ils avaient si parfaitement intercepté toute communication avec le dehors, que les assiégés commençaient à souffrir de la famine et à manquer de munitions. Tous les courriers que le gouverneur envoyait à Gien, où se trouvait alors le roi, étaient saisis, arrêtés et retenus prisonniers. Néanmoins, les habitants, dont le cou­rage était soutenu par quelques succès partiels, car « de gaillardes escarmouches avoient souvent grevé l'ennemi, » continuaient la lutte avec opiniâtreté, usant de tous les moyens pour repousser, ou tout au moins pour décourager leurs adversaires.

Un jour, entre autres, un habitant sortit de la ville, et, comme il le pressentait, ne tarda pas à être arrêté parles Anglais, auxquels il pro­posa de leur livrer Montargis par trahison ; pour cela, il fallait qu'on le laissât rentrer, afin qu'il pût se concerter avec son frère, gardien de l'une des portes, laquelle, la nuit suivante, s'ouvrirait à un signal convenu. Fatigués par une résistance qui les déconcertait, les enne­mis saisirent avec empressement cette occasion de s'emparer sans coup férir et sans grande perte d'hommes de la ville qu'ils convoitaient. Le gouverneur, aussitôt avisé du stratagème, fit rassembler une poi­gnée de soldats courageux à la porte même que l'ennemi devait franchir. Au milieu de la nuit, Simon Morhier, prévôt de Paris pour le roi d'Angleterre, que Warwick avait choisi ainsi que quelques hommes déterminés, s'approcha, en grand silence, du bastion désigné ; des échelles furent dressées et les Anglais parvinrent bientôt à l'ouverture de l'étroit créneau où ils ne pouvaient pénétrer que l'un après l'autre ; mais au fur et à mesure que chacun d'eux s'engageait dans cette sorte de défilé, des soldats du gouverneur se jetaient sur lui et le garrottaient ; pendant ce temps, les généraux anglais attendaient, non sans impatience, le signal convenu, bientôt, des éclats de rire leur firent connaître qu'ils venaient d'être victimes de leur crédulité. Tou­tefois, de quelle importance était la capture d'une cinquantaine d'Anglais, et pourquoi continuer une lutte devenue impossible ? Mourant de faim, sans munitions, privés de bois (on démolissait, pour faire cuire les aliments, les toitures des maisons), les assiégés se voyaient perdus et obligés d'ouvrir leurs portes, lorsque le roi, enfin mis au courant de l’état désespéré de Montargis, donna l'ordre au connétable de Richemont de se porter immédiatement au secours de la ville ; ce dernier rassemblait les troupes sous ses ordres, lorsque celles-ci, qui n'avaient reçu aucune solde depuis plusieurs semaines, refusèrent d'avancer si l'on ne leur donnait de l'argent ; aussi le connétable fut-il obligé d'engager à un marchand de Bourges, nommé Besson, contre le paiement d'une somme de dix mille écus, sa couronne de comte ornée de pierreries ; moyennant quoi, un convoi de ravitaillement fut organisé sous la conduite du bâtard d'Orléans (le futur Dunois), qui, âgé à peine de vingt-cinq ans, s'était déjà signalé en diverses ren­contres par son sang-froid et sa bravoure. Avec Dunois, La Hire, Poton de Saintrailles, Graville, Gaucourt, etc., se dirigèrent donc vers Montargis à la tête de quinze cents lances et d'un corps assez nombreux de gens de pied. Pour dérober leur marche à l'ennemi, les Français descendirent la rive gauche de la Loire, en prenant la direction de Mehun, puis, par une contremarche, remontèrent le fleuve. Arrivé, le 2 septembre au matin, en vue de Montargis, dans la forêt de Paucourt, La Hire rencontra un prêtre qui se rendait dans une chapelle voisine pour y dire la messe, et, l’arrêtant brusquement, lui demanda l'absolution ; et comme le chapelain, étonné, le priait de con­fesser tout d'abord ses péchés, le capitaine lui répondit qu'il n'en avait pas le temps, et que, d'ailleurs, il avait fait tout ce que les gens de guerre ont coutume de faire ; après cet aveu sommaire, La Hire mit un genou en terre, et dit à haute voix : «Mon Dieu, fais pour La Hire aujourd'hui autant que tu voudrais que La Hire fit pour toi s'il était Dieu, et que tu fusses La Hire. » Puis, remontant à cheval, il prit la tête de sa troupe, et après avoir rapidement reconnu les positions des Anglais, fondit sur eux avec une extrême vigueur. Il était midi ; par une chaleur accablante, l'ennemi, qui ne s'attendait à rien moins qu'à une attaque, prenait tranquillement son repas ; aussi le désordre fut bientôt à son comble ; d'autant plus qu'à la vue de leurs sauveurs, les Montargois se précipitent hors de leurs remparts et chargent furieusement l'ennemi ; pris entre deux feux, celui-ci se débande, se presse en tumulte sur le pont qui reliait le corps de Warwick à celui de Suffolk, lorsque, ce pont se rompant ; des soldats furent noyés en grand nombre. Warwick et Suffolk, après avoir, au prix de grands efforts, rallié leurs gens, se retirèrent d'abord sur Château-Landon et Nemours, puis gagnèrent Paris. Plus de quinze cents Anglais avaient été tués, et six cents faits prisonniers.

Des historiens, et Monstrelet, entre autres, rapportent que deux courageux habitants de Montargis ayant pu échapper aux coureurs ennemis, étaient sortis nuitamment de la ville, et, aidés par des paysans, avaient rompu les digues des étangs de Cuivre, de Bourdouin, etc., situés à quelques lieues, et dont les eaux, emportant tout sur leur passage, avaient inondé le camp des Anglais et jeté le désordre dans leurs rangs, alors qu'ils étaient pressés de tous côtés, comme je viens de le dire, par les assiégés et par les soldats de La Hire et de Dunois. Le fait avait été reproduit dans un bas-relief, détruit en 1831, et sculpté sur une cheminée d'une des salles du château de Montargis. Ce bas-relief représentait des soldats roulés au milieu des flots et s'accrochant aux arbres de la forêt ; de plus, dans une des strophes d'une ballade adressée aux. échevins de Montargis, et qui se trouve dans l'édition de 1663 des Privilèges de la ville, on lit  :

On les voit ainsi que poissons,

Au milieu de l'étang de Cuivre,

Être pris à nos hameçons,

Lassés de boire et non de vivre.

Cependant, le fait a été controversé ; quoi qu'il en soit, grâce au courage et à la ténacité des assiégés, grâce à l'énergie des capitaines envoyés par Charles VII, Montargis était délivré, et les Anglais étaient en fuite. L'affaire, on l'a vu, avait été chaude ; au nombre de ceux qui se distinguèrent davantage, il faut citer, avec La Hire, Saintrailles et les capitaines qui les accompagnaient, Gaillardin, courageux citoyen de la ville, qui parvint à s'emparer de l'étendard de Warwick, trophée détruit il y a un siècle, comme je le raconterai tout à l'heure (3) ; aussi l'abbé de Cercanceaux qui, à la tête d'un corps de troupes, se servait, pour assommer ses adversaires, d'une massue en fer, son état ne lui permettant pas de répandre le sang ; enfin le brave Saulton de Mercadieu : ce dernier, frappé d'une lance qui lui entra par la bouche, se déferra lui-même sans cesser de combattre.

Cette délivrance fut fêtée non seulement à Montargis, où les habitants firent « grande joie et chère, » mais encore dans les pays qui formaient alors la France. A cette bonne nouvelle, les Orléanais orga­nisèrent une procession générale pour rendre grâces à Dieu, et envoyèrent aux Montargois mille livres. Charles VII, dont c'était le « premier bonheur advenu » depuis les malheureux combats de Cravant et de Verneuil, combla la ville de grâces et de privilèges ; leur nombre et leur importance montrent à quel point la défaite des Anglais avait été jugée capitale. Je ne citerai que quelques-uns d'entre eux.  : exemption et affranchissement, à toujours et perpétuelle­ment, en faveur des Montargois, de tous aides, tailles, impositions et autres subsides ; droit pour la ville, qui sera à jamais nommée Montargis-le-Franc, de porter des armoiries  : d'azur à trois fleurs de lis d'or avec les lettres M en chef, et L. F en pointe (Montargis Le Franc) ; faculté, pour les habitants y demeurant, de porter en devise la lettre M couronnée en broderie, orfaurie ou autrement, ainsi que bon leur semblera ; établissement de quatre foires franches ; adjonction et union de ladite ville de Montargis, chastel et chastellenie, au vray domaine, couronne et seigneurie de France ; usage de bois en la forêt dudit Montargis, dite de Paucourt, tant pour chauffer que pour bastir, édifier, pâturer et panager, etc., etc.

Ces privilèges, qui furent confirmés et successivement augmentés par Louis XI, Charles VIII, Louis XII, François Ier, Henri II, Charles IX, Henri III, Henri IV et enfin par Louis XVI, en 1784, ont été réunis en un volume in-8, publié en 1608, et qui porte ce titre : Les privilèges, franchises et libertez des bourgeois et habitants de la ville et faubourgs de Montargis. De plus, en octobre 1480, Charles VII vint en notre ville pour en féliciter les habitants, en reconnaissance de leur belle conduite lors du siège. Les généraux ne furent pas non plus oubliés  : Dunois, entre autres, reçut deux mille livres, et la Hire, mille moutons d'or. Une croix en fer forgé, haute de 2m50 environ, se dresse non loin de la ville, au sud-ouest ; on lit sur le piédestal de ce monument commémoratif ; « A la mémoire de Gaillardin, citoyen de Montargis, qui, dans le combat livré aux Anglais, sous les murs de cette ville, s'empara de l'étendard de Warwich (sic), 5 septembre 1427 ; » et, derrière cette inscription, la date de 4587, surmontée de la lettre M. Cet étendard, conservé d'a­bord dans l'église de Montargis (4), fut, jusqu'en 1792, déposé dans le trésor de la ville ; à cette époque, les habitants de Montargis et la municipalité qu'ils avaient placée à leur tête firent bon marché du glorieux témoignage de la valeur de leurs ancêtres. Qu'on en juge par cette délibération que je veux transcrire in extenso, ne serait-ce que pour montrer, si cela était nécessaire, quel vent de folie semblait souffler sur la France à la suite de la Révolution de 1789 ; ce n'est pas en notre temps seulement qu'il se rencontre des « sans-patrie. »

« Ce jourdhui, 19e mars 1792, l'an IV de la Liberté, le corps municipal assemblé en l'hôtel commun de cette ville de Montargis, une députation de la garde nationale de cette ville s'est présentée sans armes, et a exposé que les Français, considérant tous les peuples comme leurs amis, les gardes nationales composant les deux batailIons de cette ville voyaient avec d'autant plus de peine un monument public appelé « la croix aux Anglais » insultant à une nation généreuse qui nous avait montré le chemin de l'affranchissement et de la liberté ; que l'Assemblée constituante avait, par un décret rendu en 1790, ordonné de détruire dans la capitale tous les trophées capables de rappeler aux Français la mémoire des triomphes remportés par des despotes avec le sang de leurs ayeux, ce que leurs frères d'armes de Paris s'étaient empressés d'exécuter pour anéantir à jamais ces témoignages d'humiliation pour nos voisins. En conséquence, ladite députation a décidé que la garde nationale fût autorisée par la municipalité à démolir sur-le-champ ledit monument appelé « la Croix aux Anglais, » et que les matériaux fussent de suite portés dans le champ de la Fédération pour être employés à la construction d'un autel qui serait dédié à la patrie et à l'amitié que nous vouons à tous les peuples voisins de cet empire.

La même députation a encore demandé qu'un drapeau, remporté autrefois par nos ancêtres sur le général anglais lord Wouarwick, et gardé à la maison commune depuis 1427, fût brûlé ou suspendu aux voûtes de notre église, ou enfin détruit par telle autre manière prescrite par la loi.»

La démolition de la « Croix aux Anglais » fut autorisée par le corps municipal, et le drapeau de Warwick brûlé à deux heures de l'après-midi, le lundi qui a suivi le 22 mars 1792, an IV de la Liberté, sur le champ de la Fédération, en présence du conseil général de la commune (5). De plus, une copie de ces arrêtés fut envoyée à la Chambre des communes, à Londres, à l'adresse de M. Fox, avec prière de la communiquer à l'assemblée.

Cette «Croix aux Anglais, » détruite en 1792, avait été érigée trois cents ans auparavant, non loin du couvent de Saint-Dominique, sur le territoire de la commune de Châlette ; comme elle tombait en ruine, elle fut réédifiée en 1716, et réparée en 1767. Ce petit édicule, qui avait coûté six cents livres, consistait en quatre piliers en pierre, hauts de six pieds, soutenant un dôme également en pierre, que surmontait une croix ; sur la face qui regardait la forêt, on lisait, tracé sur une table de marbre, brisée en 1740  :

Siste viator iter, si nescis, nosce quod Anglos

Mons Argus vicit, crux monumenta facit.

On tenta, en 1812 d'abord, puis sous le gouvernement de la Restauration, de relever ce petit monument ; en 1823, une somme de 13.000 fr. avait été votée à cet effet ; le peintre Girodet donnait une partie du terrain, le plan d'un obélisque avait été adopté, mais des difficultés qui s'élevèrent entre la ville et l'entrepreneur firent échouer ce projet, qui n'a pas été repris depuis cette époque.

Avant la Révolution, avait lieu chaque année, le 5 septembre, la fête dite « Fête aux Anglais. » Cette cérémonie religieuse, en même temps que patriotique, était célébrée en grande pompe ; elle commençait par une messe basse dite par l'aumônier de la ville (6), puis le corps de ville à cheval, suivi de la milice bourgeoise, se rendait à la place du patis, pour y simuler un combat. Le combat terminé, on revenait en procession à l'église paroissiale pour assister à la grand'messe, en armes, le maire et les échevins bottés et éperonnés, étendards au vent, celui de Warwick, en tète ; après le Pater, le cortège se rendait à la « Croix aux Anglais » et la compagnie à cheval, sous la conduite d'un échevin, allait attaquer à coups de pistolet chacune des cinq autres compagnies de la milice pour représenter la sortie que fit la jeunesse de Montargis contre les Anglais. Je n'ai pas besoin d'ajouter que ces derniers étaient toujours honteusement mis en fuite ; mais cette lutte simulée devint, par la suite, une cause de blessures et de désordres de toute sorte ; aussi, « en considération des accidents causés par les nombreux coups de fusil et pistolet qui se tirent en cette journée, même par des femmes imprudentes, » la municipalité arrêta, le 4 septembre 1738, que le nombre des personnes, dans chaque compagnie, serait fixé à soixante dont les capitaines tiendraient liste, et que, la cérémonie achevée, les personnes qui seraient trou­vées tirant des coups de fusil et de pistolet dans les rues seraient punies très sérieusement.

La victoire des Montargois ne fut pas seulement célébrée par ces fêtes annuelles et rappelée par le monument de la « Croix aux Anglais ; » plusieurs médailles furent frappées afin de rappeler à la postérité ce glorieux souvenir ; une entre autres, gravée en 1661 ; elle représente, d'un côté, un guerrier à cheval foulant aux pieds l'ennemi ; autour, on lit  : Argo auspice victor ; de l'autre, les armes de Montargis avec cette devise  : Sustinet labentem. Ce n'est pas tout : le 13 juin 1776, était représentée par des comédiens français et italiens, dans la grande salle de spectacle de Montargis, une comédie en un acte et en prose, qui portait pour titre : Le Siège de Montargis ; cette pièce avait été composée, si l’on en croit le programme, par un des acteurs de la troupe, M. Latour.

La fête en souvenir de la délivrance de Montargis et de la bravoure de ses habitants est, de nos jours, célébrée chaque année, le 14 juillet, en même temps que la fête de la république ; inutile d'ajouter que cette fête est purement laïque.

Notes :

(1) Ce beau fait d'armes, dit le marquis de Beaucourt, fut comme un rayon de soleil apparaissant dans un ciel sombre (Hist. de Charles VII, t. 11, p. 23)
(2) Les Anglais essuyèrent un échec mortifiant devant Montargis, écrit Anquetil et, de cette époque, leur fortune commença à décliner.
(3) Tout d'abord, Gaillardin eut seul le droit de porter cet étendard dans les cérémonies publiques ; plus tard, il céda son droit à la ville.
(4) L'église de Montargis, oeuvre de Du Cerceau, fut édifiée en 4550, aux dépens des habitants de la ville et de la duchesse de Ferrare, leur châtelaine ; les proportions en sont fort harmonieuses, et les piliers qui soutiennent la voûte du choeur et qui comptent près de cent pieds de hauteur sont d'une hardiesse remarquable. Un vitrait moderne rappelle le haut fait de Gaillardin. Dans une des chapelles où se trouve une mise au tombeau, dont les person­nages, en pierre, sont de grandeur naturelle, on voit une urne en marbre renfermant le cœur du peintre Girodet, né à Montargis en 1767, U 1824.
(5) Ce drapeau, dont les mémoires du temps donnent une description peu héraldique : tout d'or et d'argent, écartelé au 1er quartier en échiquier d'azur et or, au 2° à la croisette parsemée d'or en champ de gueules chargé sur le tout d'un chevron brisé d'argent semé d'hermines, rappelait les armoiries de Warwick, qui se blasonnaient : écartelé aux 1 et 4 de gueules, à la face d'argent semée de croisettes recroisettées du même ; aux 2 et 3, échiqueté d'or et d'argent au chevron d'hermine.
(6) Pendant cet office, on chantait la leçon suivante : " Apud Montem-Argum hac die post meridiem quae fuit die Veneris quinta hujus mensis septembris, anni Domini millesimi quadringintesimi vigesimi septimi, disponente suprema Providentia invictissimique Francorum regis Caroli VII, domini nostri suc­cursu, ac hujus urbis incolarum diligentia, devicti fuere ac ignominiose trucidati Anglici, in magno numero, hanc dictam urbem Montis-Argi ingenti obsidione quorum caput et capitanus erat Comes de Warwick, vexillum cujus nobis adest testis. "

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