Glossaire de l'ancien parler gâtinais

D'après les relevés de Jean Jourdain et André Bouchier
Listes parues dans les Bulletins de la Société d'Emulation de Montargis (N°42 à 46, 48, 49, 63 -1978-1984)

complétés par les lecteurs de Gâtinais Histoire

Introduction A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T V
Pour ajouter un mot qui manque, cliquez ici.


Lettre S

SABOTÉE (une)

Espace de la longueur d’un sabot, c’est-à-dire d’un pied ; ancienne mesure.

SABOULER quelqu'un - ou se faire SABOULER

= se faire malmener, gourmander vertement, se faire réprimander.
Mme de Sévigné emploie ce terme dans une de ses lettres à sa fille, au sujet de Mme de Croissy : "Jamais homme n'a été saboulé comme lui I"
Ce mot, apparu au début du XIIe siècle, serait un croisement de saboter et bouler, tous deux dans le sens de secouer.

SAINT JEAN (la), (24 juin)

C'était une date très importante dans l'année. Elle apportait des changements de places, des mutations, les domestiques changeant d'employeur. Souvent il y avait de grandes réjouissances dans les villages.

SALIGO (le)

= le tablier

SARPE (une)

ancien nom de la serpe, l’outil du bûcheron.

SARPETTE (la)

C’était la petite serpe du vigneron.

serpes.gif (13244 octets)

SAUCÉE (prendre une)

Mésaventure qui consiste à recevoir sur le dos une averse qui vous transperce jusqu'aux os.

SAUCETTE (la)

= morceau de pain coupé en long (pour saucer), mouillette

SAUTERIAU (un)

C’est la sauterelle et toutes les espèces lui ressemblant, comme le criquet, la cigale.
SAUTERIAU - SAUTERIOT aurait été, à l'origine, comme le masculin de sauterelle (Salterelle, XIIe siècle, Psaumes d'Oxford) Ces mots dérivent de l'ancien français SAUTELER = sauter, sautiller.
Au XlIe siècle, l'orthographe SAUTERELLE désignait une danse et la danseuse elle-même.
En terme populaire, on disait : un SAUTE-BICOU.

sauterel.gif (10638 octets)

SAUVE (il est encore de)

= il s'est de nouveau rétabli, ou sain et sauf d'un péril ou d’un dommage.
De nos jours, il n'est plus employé qu'au féminin de l'adjectif : sauf.

SAVETER un travail

= travailler malproprement, le salir.
Est-ce une allusion à un mauvais savetier ?

SECOUÉE (recevoir une)

= recevoir une volée de coups.

SECOUER

C’était : gourmander, malmener.
"Je l'ai bien secoué !"

Après une incartade : "Qu'est-ce que je vais m'faire.secouer ! "

SENS DEVANT DIMANCHE (prononcer : san devant dimanche)

= sens devant derrière, pour : à l'envers. Locution usuelle du Gâtinais.

SENT BON (du)

C'était l'appellation du parfum; en principe de l’eau de Cologne.

SENTI-BON

Associé à sent bon. « T’as mis du senti-bon », de l’eau de Cologne
 

SENTIR LE VIEUX BATTU

Réflexion classique de la mère de famille à l’adresse de sa progéniture frôlant la correction :
"Ah ! que ça sent le vieux battu !"

SIAU (le)

Pour : le seau.
Ce mot est peut-être la contraction de SEILLEAU, autre orthographe de SEILLE.
La SEILLE était construite en boissellerie avec une anse fixe, le SIAU était constitué par des douelles assemblées, cerclées de fer, et une anse mobile.

seaux.gif (33323 octets)

SICOTER pour CHICOTER

= s'acharner sur un CHICOT, en principe avec des outils émoussés ou peu aptes à ce travail.

SIDI  (le)

C’était le marchand de tapis. Habillé d’une blouse grise, il parcourait une fois par mois la campagne Gâtinaise. Personnage très sympathique, d’origine maghrébine, allant à vélo de ferme en ferme proposer outre ses tapis : draps, chemises, bretelles, supports-chaussettes, ceintures de flanelle et linge de maison.
Ma grand’mère Elise (la Hallardière à Saint-Hilaire-sur-Puiseaux) achetait pratiquement tout son linge au Sidi.
À partir de 1954 survient la guerre d’Algérie, c’est alors que le Sidi à disparu du paysage de nos campagnes.
(Contribution G. Fairy)

SIESER (et ses variantes)

Pour : s'asseoir.
"Siétez-vous là. " - "Siesez-vous ! "- "Sistez-vous ! "

S’MENT

C'était la prononciation de : seulement
"Tu m'en donnerais pas s'ment un petit bout ! "

SOLÂR (vent de)

= vent du sud
[Communication de Paulette Pruneau : sens attesté à Egry]

SOTTISEUX

= qui dit des sottises.

SOUATER

= travailler en commun.

SOUFFÈLE (le vent)

= le vent souffle.

SOUILLARDE (la)

= petite pièce secondaire située à l'arrière-cuisine de la ferme.

SOUPIOT (l’)

C’était la pièce de bois qui servait de semelle à la charrue lors de ses transports d'un champ à un autre.

SOUR

Prononciation de : sous.
"Mettre la clef sour la porte."
"Les poulets sont sour la mue."


Pour ajouter un mot qui manque, cliquez ici.


haut de page epona2.gif (1970 octets)